“J’ai tellement d’amour envers les prêtres qui se consacrent aux missions que je leur donnerais mon sang et ma vie, je leur laverais et embrasserais mille fois les pieds… Je ne sais pas qu’est-ce que je ferais pour eux. Lorsque je pense qu’ils travaillent afin que Dieu soit de plus en plus connu et aimé, et afin que les âmes se sauvent et ne se damnent pas, moi je ne sais pas qu’est- ce que je ressens. En ce moment même où j’écris ceci j’ai dû laisser la plume afin de m’essuyer les yeux.”

(Lattre au P. José Xifré, 20 août, 1861, dans EC. II.p. ·52).

AMOUR ENVERS LES MISSIONNAIRES

Cette lettre de Saint Antoine Marie Claret au P, José Xifré, supérieur général de la Congrégation de Missionnaires fondée par lui, est un des textes les plus puissants destinés aux clarétain et lesquels montrentle mieux la « fièvre » apostolique de Claret et son affection humaine pour ses missionnaires; la dimension spirituelle et humaine, parfaitement harmonisée, formant une unique réalité, expérience de vie… Claret affirme qu’il écrit la lettre avec des larmes dans les yeux. Avec la lettre il leur envoyait un « petit papier » contenant ce que l’on a appelé « la définition du missionnaire » définition reflétant à la perfection son âme d’apôtre et souhaitait que chaque missionnaire puisse copier et l’avoir toujours sur soi. Ce texte-ci avec des légères variantes, l’inclut, un an plus tard dans son Autobiographie (494).

Ici apparait clairement sa personnalité intérieure et la force passionnelle de son zèle apostolique. Étant donné son importance, véritable et synthèse serrée de son esprit, nous allons la copier: « Je me dis à moi-même: un fils du Cœur Immaculé de Marie est un homme qui brule de charité et embrase partout où il passe, qui désire efficacement et procure par tous les moyens allumer tout le monde du feu de l’amour divin; Rien ne lui fait pas peur, il se réjouit dans les privations, il aborde les travaux; embrasse les sacrifices, se complait dans les calomnies et se réjouit dans les tourments. Il ne pense qu’à la façon de suivre et imiter Jésus-Christ dans le travail, souffrir et procurer toujours et uniquement la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde ».

Tout chrétien, selon les caractéristiques de sa vocation et ses possibilités, doit vivre ce même esprit, lequel ce n’est que le vécu en plénitude du propre baptême et confirmation. Jusqu’à certain point elle est la définition de l’esprit de Jésus, lui-même. Raison de plus pour que les missionnaires clarétains et tous ceux qui participent de sa spiritualité et mission gardent et accroissent ce richissime héritage que le P. Claret leur á légué.