“Encore étant tout jeune enfant on m’a donné un chapelet dont je remercia énormément, comme si c’était l’acquisition du plus grand trésor…”(Aut. 44).

LE LUXE DE POUVOIR PRIER

Sans doute as-tu eu, à un certain moment entre tes mains, un chapelet. Parmi les prières et récitations de l’Église cette prière, celle du Chapelet, a eu une spéciale popularité. Sa récitation fréquente dans des époques du passé, est tombée, du moins dans certaines latitudes, dans l’oubli. On dit que le Rosaire, vient du mot latin rosarium, rosier. C’est une récitation traditionnelle catholique qui commémore « vingt mystères » de la vie de Jésus – Christ et de la Vierge Marie, on récite, après chaque « mystère », un notre Père, dix Ave Maria et un Gloire au Père. On appelle aussi « chapelet » l’enfilade de grains que l’on emploi pour réciter le Saint Rosaire. Les grains sont séparés en groupes de dix par d’autres de différente grosseur, et l’enfilade est unie dans ses deux extrêmes par une croix. Quelque chose de semblable, me dit-on, on utilise, aussi, en Inde pour réciter les mantras, et chez l’Islam.

Avec le mot « mystère » nous avons l’habitude de faire allusion à ce qu’il nous est difficile de comprendre ou découvrir, c’est-à-dire, à ce qui nous est étrange et inexplicable, même, peut-être, impossible de décrire, à cause de l’aspect si caché qu’il recouvre. À vrai dire, toute la personne, la vie et la mission de Jésus de Nazareth ont – elles cette dimension de mystère, c’est plus que ce que ses contemporains ont pu percevoir.

Ce n’est pas facile, pour un regard superficiel, tangentiel, découvrir qui est-il au fond Jésus de Nazareth. Pas plus qui est-il le Père, ou qu’il soit le Royaume. Le Rosaire constitue un exercice d’oraison pour approfondir certains mystères, ou si tu préfères, le « mystère » de Jésus de Nazareth, c’est-à-dire, certains épisodes particulièrement importants de sa personne et de sa vie, et le faire, de plus, portés de la main de Marie, sa Mère, de telle façon que nous contemplons ces épisodes avec son regard croyant, plus profond et pénétrant que le nôtre, afin de pouvoir nous pencher sur la beauté, bonté et vérité de la personne de Jésus. Et c’est parce que le chrétien sait qu’il doit fixer son regard sur Jésus de Nazareth, le contemplant, le regardant, le voyant, avec un regard limpide et profond à partir de la foi. Si le disciple apprend en regardant le maître, qu’est-ce que nous ne pouvons pas apprendre en contemplant et voyant Jésus?