CONTRE TOUT « TRAFIC D’INFLUENCES »
Dans l’agenda de Claret pendant ses onze années de séjour à Madrid en tant que confesseur royal, apparait un temps dédié aux audiences, c’est-à-dire, un temps employé à recevoir tout genre de personnes sollicitant une rencontre avec le saint archevêque. Ce fut une de plus grandes croix que supportaient ses épaules, sans doute, quelques unes de ces personnes cherchaient l’une ou l’autre orientation concernant leurs vies; mais d’autres voulaient se prévaloir de l’influence de Claret pour obtenir des faveurs de la Reine ou des politiciens; à ceci Claret refusait absolument. Il ne prétendit, ni même permit que son prestige à la Cour madrilène devienne une source de bénéfices ou privilèges, ni pour lui personnellement ni pour d’autres. Jamais pour soi il n’admis pas, non pas déj , un privilège quelconque, mais même pas le moindre petit cadeau matériel « Ma satisfaction ça sera, lorsque je me retirerais du Palais, pouvoir dire que je n’ai rien de S.M., même pas une aiguille » (Aut.634). Claret savait que les cadeaux, à long terme, rendent esclave, ils privent de liberté; et ça c’est à quoi on ne peut y renoncer .
Il est difficile se garder libre au milieu de la foule d’opportunistes qui assiègent raccourcis pour grandir. Il n’est pas facile dire oui quand c’est oui et non quand c’est non, sans s’attacher aux convenances qu’en résultent des faveurs reçues. C’est très tentant le « donner » tout en espérant « recevoir » quelque fois la rétribution. C’est très tentant et très humain, plus encore dans notre société mercantilisée, dans laquelle à tout on y met le prix. C’est une réalité qui peut se faufiler jusqu’à produire une distorsion au même sentiment religieux: Combien de « mandas », promesses, argents, bougies et cierges, « chaines » de prières, ce sont, de fait, une petite ou grande affaire que nous croyons réaliser avec Dieu et les saints
Claret nous laissa un exemple formidable de patience – en recevant des personnes que la seule chose qu’elles prétendaient était se bénéficier de son poste exceptionnel – et aussi de détachement et de rectitude , à toute épreuve , dans sa façon de procéder en une responsabilité publique.