Chers frères et amis. Une salutation cordiale depuis notre Maison Mère, Motivés par la lettre du Père Général reçue le 3 avril, on a eu l’idée de compléter la précédente salutation du CESC.

 À ce sujet, nous voudrions rappeler trois épisodes, déjà connus de la vie de notre Père Fondateur: un au début de son ministère sacerdotal à Viladrau, l’autre, au cours de son ministère épiscopal  à Santiago de Cuba, et le dernier au cours de l’exile à Paris.

À son retour de Rome, en mai, 1840, fut destiné en tant que régent du petit village de Viladrau, Encore on subissait les durs effets de la Première Guerre Carline (1833-1840). D’après les paroles du P. Claret : «Cette population-la <Viladrau> avait été si touchée par la guerre civile, car au moins elle avait été saccagée trois fois, il y avait eu des surprises les uns des autres, feux et morts…» (Aut. 179). Auparavant il avait affirmé: «Étant donné que Viladrau était un village fortifié, c’est ainsi qu’à chaque moment arrivai l’un ou l’autre parti; et étant donné que les médecins, régulièrement, ce sont des hommes aux nouvelles, voila pourquoi ils furent persécutés  par tous les partis, et ainsi la population resta  sans aucun médecin » (Aut. 170). Devant cette urgente réalité dans le domaine de la santé, la réponse du jeune prêtre fut: «Et ainsi je dû remplir le rôle de médecin corporel et spirituel, que ce soit pour les connaissances que j’avais, soit pour les études dans les livres de médecine dont je me procurai; et, lorsque  se présentait un cas douteux, je consultais les livres, et le Seigneur tellement bénissait les remèdes, que de tous ceux que je visitai  personne est morte» (Aut. 171).

L’année 1857 ce fut une année très dure pour l’archevêque Claret. Depuis août jusqu’en décembre, l’île de Cuba subit plusieurs tremblements de terre provoquant des graves dégâts dans des nombreuses populations. De plus, en octobre, la Ville de Santiago, d’une manière spéciale, commença à subir une dévastatrice épidémie du choléra arrivant à arracher la vie de 2.734 habitants. Le panorama de la ville était macabre: gens demandant secours, abandonnées, cadavres qui s’empilaient parce que personne osait  les toucher. Le 20 décembre, Claret écrivit  au Nonce Apostolique  lui disant: «Dieu Notre Seigneur  nous éprouve  de toutes les manières, particulièrement par des tremblements de terre, choléra et comme si cela n’était pas assez, s’y est ajouté une incendie dans cette Ville de Santiago, étant la ville qui a le  plus souffert, c’est ainsi que pour deux fois j’ai ajourné  la Mission et Visite, afin de me rendre consoler et assister ceux de cette  Ville » (EC I, 1.733). Claret interpréta ces événements comme des «épreuves» ou «châtiments» dont Dieu permettait afin d’éveiller ses enfants, tel comme avait l’habitude de le comprendre, la théologie populaire de cette époque-là, mais il ne s’arrêta pas à dénoncer des péchés, mais que sa réponse pastorale ne se fit pas attendre, il interrompit immédiatement sa visite à Bayamo et se rendit à l’épicentre des maux afin de consoler les victimes. Il visitait deux fois chaque jour les surpeuplés hôpitaux, consolant, confessant et aidant économiquement les plus pauvres.  Sa réponse ne fut pas isolée, mais il la donna avec tout le clergé qui firent bloc commun afin d’agir prudemment comme de bons pasteurs, c’est comme ça qu’il l’explique dans son Autobiographie: «Au cours de la peste ou choléra, tout le clergé  se comporta très  bien, jour et nuit. Moi et tous les prêtres nous étions parmi les malades, les secourant spirituel et corporellement, seulement un mourut et fut victime de la charité…» (Aut. 537). Cet héros ce fut le P. Francisco de la Vega y Mustelier. Ça surprend que parmi tous ces infectés ainsi que la proximité de l’évêque et les prêtres eurent avec eux, seulement mourusse un prêtre, Preuve de la prudence et des mesures de sécurité qu’ils surent appliquer, au moment de déverser leur zèle apostolique.

À Paris, tandis que l’âgé archevêque accompagnait la Reine Isabelle II à l’exile, il ne put pas rester indifférent devant une réalité qui le frappait; ainsi l’expliqua dans une lettre. «Ici, <Paris> les étrangers ont besoin de protection, autrement ils désespèrent, ils se suicident (je restai terrorisé l’autre jour, lorsque je lus que ceux qui se suicident à Paris sont plus de 1,200 par an)» (EC II, 1375). Le missionnaire resta terrorisé et il ne put rester les bras croisés. Il aurait pu se justifier disant qu’il était une personne âgée, fatiguée et exilé, cependant tout comme il avait l’habitude face aux défis qu’il rencontrait il essaya de donner une réponse efficace. C’est comme ça qu’il l’expliqua dans une lettre: «Dieu N. S., a voulu se servir de moi  pour fonder une conférence  de la Sainte Famille , Jésus, Joseph et Marie, afin de favoriser  les espagnols, hommes, femmes et enfants, arrivant ici (Paris) depuis la Péninsule ou d’Amérique… Pour le moment vont rester deux Conférences de la Sainte Famille, une de messieurs et une autre de mesdames, dont l’objectif est accueillir, protéger, nourrir tous les espagnols qui se présentent.» (EC II, 1375).

Ces épisodes de la vie missionnaire de notre Père Fondateur, peuvent sûrement éclairer la situation provoquée par la pandémie du COVID-19 dans laquelle nous nous trouvons.

 

CESC, Vic, Avril 2020