“M’encourage beaucoup lire ce qu’ils firent et souffrirent les Apôtres. L’apôtre Saint Pierre, lors du premier sermon, il convertit trois mille hommes, et lors du deuxième cinq mille. Avec quel zèle et ferveur prêcherait-il!”

( Aut. 233).

TÉMOIGNAGE AVEC PASSION

Dans son édition de la Bible pour les prêtres et séminaristes, Claret fit imprimer aux marges, à chaque certain nombre de versets, une petite main à semblable à celle qu’aujourd’hui nous aide à naviguer sur Internet; avec elle, il signale les versets qu’il juge dignes d’être appris par cœur. Ainsi, donc, aux chapitres 2 et 3 des Actes des Apôtres, auxquels fait référence le texte que nous lisons, aujourd’hui, il signale deux versets, ceux qu’il croit que mieux définissent Pierre: “avec bien d’autres paroles il portait témoignage et il exhortait” (Act. 2,40), et “je n’ai pas de l’or ni de l’argent, mais ce que j’ai, je te le donne” (Act. 3,6).

Personne n’est pleinement neutre en regardant la réalité; nous regardons avec les yeux que nous avons, à partir de la propre sensibilité et inquiétudes. Lorsque Claret lit la Bible, il y trouve prophètes, apôtres, et, bien sûr, Jésus missionnaire. Il se sent appelé comme les apôtres à devenir un autre “Serviteur de Yahvé”, par qui le salut arrivera aux confins de la terre. Il s’applique à soi le texte du Serviteur, et de Jésus: “l’Esprit du seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint, il m’a envoyé…” (Is. 61,1; Lc 4, 17).

Pierre occupe la première place parmi les disciples-collaborateurs de Jésus; et dès les premiers jours de l’église nous le trouvons dirigeant le groupe de croyants, exhortant le peuple juif à qu’il puisse croire en Jésus, et initiant, à la maison du centurion romain Corneille, la mission aux païens .Au Concile, appelé de “Jérusalem”, en tant que dirigeant, Pierre ouvre la voie libre à la mission universelle dont déjà Paul et Barnabé ont initiée. Lui-même est présenté en tant que missionnaire, “en allant partout” (Act. 9,32)

Claret observe ces mouvements et attitudes, il voit les résultats de la mission (un tant soit peu légendaires) et il perçoit ce que doit être l’évangélisation en son temps, et, avant tout, ce que lui, il doit faire. Lors d’un sermon Claret se lamente que dans l’église existe la dévotion à bien de saints mais pas beaucoup aux apôtres. Sommes-nous émus par le “contact” avec ceux qui ont mis les fondements et la racine de notre manière d’être des témoins de Jésus?