CHIQUIRRÍN AQUILAR R., Dos apóstoles de las personas sordas. Lorenzo Hervás y Panduro ( S.J.), Jaime Clotet Fabrés (C.M.F.), s.c., 2011, pp. 135.

Dans la récession  dont nous  avons publiée voilà quelques jours   de Segura  Giraldez  nous avons vu  le travail apostolique  du clarétain Jaume Clotet (1822-1898)  en faveur des  sourds-muets , surtout les ignorants mais l’auteur nous  avertissait  qu’existait, déjà, quelque chose  depuis le siècle précédent et concrètement il citait  le cas du jésuite  Lorenzo  Hervás (1735-1809). Chiquirrin  dans ce livre-ci  précisément il aborde  ces deux personnages : Hervás et Clotet.

Comme il nous l’affirme au prologue /pp.7-8)  il s’agit de deux personnages  très différents : Hervás, « une des figures plus éminentes  de la culture espagnole » et Clotet   lequel «  par contre  n’excelle  dans aucun domaine  du savoir ».  Mais les deux eurent  certaines affaires en commun : les deux furent  prêtres  et les deux  se rencontrèrent comme par hasard  dans le monde  des sourds  et se laissèrent séduire  par eux au point de se sentir  appelés  à leur annoncer   Jésus-Christ.  Les deux élaborèrent un catéchisme.  Le jésuite , en outre,  écrivit une méthode  pour enseigner  la langue espagnole  aux sourds : « Escuela española  de sordomudos » et Clotet  publia : «  La comunicación  del pensamiento  por medio de las señas naturales » et «  El catecismo  del sordomudo ignorante ».  Les deux furent de vrais  apôtres  des sourds, mais différencièrent  d’une façon notoire  que ce soit concernant les   destinataires  comme sur leur méthode.  Tandis que Hervás  s’adressait à quelques  sourds  éduques  avec sa méthode, Clotet   avait-il comme objectif  préférentiel  les sourds  dont lui les appelaient « ignorants », c’est-à-dire   pas scolarisés  et par conséquent  sans langage  orale, et fréquemment  sans langage de signes.  Autrement dit,  tandis que la méthode  du jésuite  avait comme base  le langage oral  dont ses élèves  sourds  devaient apprendre  commençant par  le langage écrit  et par après  ils apprenaient  à prononcer  les mots,  c’est-à-dire  la langue des signes  au service  de l’apprentissage  de la langue écrite, le clarétain  s’appuyait surtout  sur les signes naturels et sur la mimique dans mépriser  le langage oral s’il  le trouvait déjà chez les  sourds. Les deux  furent  deux apôtres  notoires  accompagnant les sourds vers la connaissance de  Jésus-Christ.

Tout de suite  après, Chiquirrin  divise son livre  en deux parties : I)  présentation  historique synthétique  du personnage Hervás  et par après  l’analyse  de ses principales  œuvres : « Arte  para enseñar  a los sordomudos  a escribir  y hablar el idioma  español » Madrid, 1795 , en deux tomes et «  Catecismo  de doctrina cristiana  para la instrucción  de los sordomudos » , Madrid, 1796, sous forme  de quatre dialogues  (pp.9-73), et II)  présentation  du personnage Clotet  suivie de l’analyse  de ses principaux livres : «  La comunicación  del pensamiento  por medio  de señas naturales  o sea  reglas  para entender  y hacerse entender de un sordomudo » Vich, 1866, «  Catecismo  de los mudos » Vich, 1890 (pp.74-135)

Hervás y Panduro  il fut surtout  un des plus imminents  linguistes  et figure exceptionnelle  de la culture espagnole. Il voyait la langue non seulement  comme une manière  de parler mais  aussi de penser. Il coïncida  avec Humboldt  lequel est considéré  père de la linguistique  comparée, dont la langue est également  une vision  du monde et de la réalité.  Il eut, aussi, fortes inquiétudes  sociales en faveur  d’un plus grand bienêtre  social concernant la classe ouvrière.

Chiquirrin commence  analysant  le livre de Hervás  « Arte… » Avec ses neuf chapitres. Il commence faisant référence à la solitude, emprisonnement  dans lequel vivent  les sourds-muets  (chap.1).  Parmi ses prédécesseurs  il cite l’espagnol bénédictin  Pedro Ponce  de León (1520-1584)  et le français  L’Epée (1712-1780) (chap2).  Il remarque  comment  la plupart  de ceux qui se sont occupés  d’éduquer  les sourds  ont été des ecclésiastiques .Au chap.3  il fait référence  aux idées élémentaires   et incomplètes  morales et civiles  des sourds-muets. Le temps  présent, passé  et futur  ils le comprennent  s’ils sont personnels et transitifs , mais non pas  s’ils sont impersonnels  pas plus  que les particules  adverbiales  dans les langues. Au chap. 4 il vient à parler sur le genre  de signaux  et genre de  langues  langue  naturelle et langue  vocale. Ici il traite  uniquement  des langues  d’ouïe  et de vue,  étant les seules  qu’apprennent les sourds-muets. Il remarque qu’avec les mains  et les doigts  on peut  inventer une langue de vue. Il contient quelques curiosités  et conclusions, par exemple que le basque  fut  anciennement  la langue générale  d=Espagne et la question  des tons  avec lequel se différencie  la signification  des mots , c’est un cas clair , par exemple,  avec la langue vietnamienne Et il met en garde voulant que le catéchiste  doit être attentif  à la collocation  des signes  gutturaux  pour dire  quelque chose et  il met l’exemple  de neuf langues  américaines pour exprimer  la première  sentence du notre-père .Par après il distingue  entre signes arbitraires  inventés par les hommes  et signes naturels  étant la langue de la nature. L’homme parle  avec tous ses sens  sur tout avec les gestes  de son visage, accompagné bien de fois  avec ceux de la main. La langue vocale constitue une des innombrables  signes, de fait, entre  les sourds-muets, ils se comprennent  avec sa pantomime  si rapidement  comme ceux  qui parlent  avec la langue vocale.

, es una de las innumerables señales; de hecho entre sordomudos se entienden con su pantomímica tan rápidamente como los que hablan con la lengua vocal.

Au cap. 5 il traite  des signes manuels. Parmi d’autres affaires  il affirme quelque chose  de très important : « —Les sourds-muets …avec les signes  qui leur inspirent  naturellement  leur propre raison  se comprennent facilement entre eux,… parce qu’ils se parlent avec les signes  plus naturels  ou propres, ceux  pour s’expliquer  emploieraient   les hommes  d’ils ne savaient aucune langue » (p.44), d’où  le vocabulaire  somologique  devait  former avec les signes  qu’ emploient  les sourds-muets  qui non pas reçu  aucune instruction (p.45). Curieusement, dans ce cas-ci c’est le maitre  qui a besoin, avant tout  apprendre  de ces mêmes élèves sourds-muets  afin de pouvoir, par après les instruire avec moins de travail propre  et des disciples. D’où  qu’en principe  le meilleur maitre  d’un sourd-muet  est un autre sourd-muet parce qu’il sait comment  entrer naturellement  en contact avec un autre.

Au chap.6  il passe à l’enseignement  de l’Écriture  avec lequel s’initie, poursuit et perfectionne  l’enseignement des sourds-muets (p.47).  Les peintures colorées  sont les meilleures peignant  les objets   et mettant un nom en dessous.

Au chap. 7 il enseigne  la langue espagnole.  L’anglais devient pour eux  plus facile  d’apprendre ayant une syntaxe  moins artificielle.  Les chaps. 8 et 0 traitent  sur la méthode pratique  avec laquelle il faut  enseigner aux sourds-muets

Hervás  dédie la deuxième partie  (pp.51-73)  au catéchisme  de doctrine  chrétienne concernant l’instruction des sourds-muets.  Il enseigne comment  se rendre aux  principales paroles, c’est-à-dire,  employer des locutions  simples  et dépouillées  d’adverbes, conjonctions… dont communément  nous employons  afin d’ordonner  les discours, et le tout le rendre  plus générique et simple. Il le fait à travers  quatre dialogues. Par après il apporte  quelques prières, contenues…

Dans sa valorisation  de la méthode de Hervás (pp.71-73) Chiquirrin  valorise avant tout son attitude positive. En ce qui concerne  l’éducation religieuse, Hervás  il est sûr qu’il existe  chez  sourd-muet  un désir  instinctif de Dieu ; il admire  les sourds à cause de leur désir et  capacité d’apprendre. Partant de son expérience    l’auteur du livre  reconnait  que pas tous  les sourds  sont capables  d’être éduqués  avec son système .C’est pourquoi  Chiquirrin  il croit meilleur  l’action pastorale  de celui de Clotet s’adressant aux sourds « ignorants ». Pour ce faire  il préfère  le langage  de signes  « naturel » au « arbitraire ». C’est pour ça  qu’il  croit  qu0aussi bien pour le catéchisme  que pour les  prières  existe une grande difficulté  concernant le sourd, parce qu0il  a besoin d’une adaptation. La ressource aux  affiches  chez un milieu valide  et si les gravures  sont-elles colorées  mieux encore. Dans ce sens, l’emploi  de ce moyen  en tant que base fondamentale  de l’éducation  des sourds  de la part de Clotet   est beaucoup meilleur.

Comme nous l’affirmions Chiquirrin dédie la deuxième partie du livre  (pp.74-135)  au P. Clotet.  Avant tout il offre  une synthèse  biographique (pp.75-79). Clotet  écrivit trois  livres  sur son apostolat parmi les sourds : « La comunicación  del pensamiento por medio de señas naturales » (1866), « Catecismo  de los mudos » (1870), « El catecismo  del sordomudo ignorante” (1890) et finalement  un court « Suplemento  de la obra ¿el catequista  del sordomudo ignorante< ¿ 1892).  Il raconte, également, comment Clotet entra en contact  avec le monde  des sourds-muets  lors de son ministère  et son souhait  de vouloir comprendre  et se faire comprendre.  D’où son   dévouement  à l’étude  de la mimique…, parce que « quoique  la foi  «  communément  doit entrer par l’ouïe  (Rm. 1’, 17) chez les sourds-muets  doit-elle entrer par l’œil… » (p.79).

Ensuite, Chiquirrin étudie  chacun des trois livres écrits par Clotet, suivant l’ordre  chronologique  de publication : 1) « la comunicación … ». Comme Hervás  il constate  la puissance  du langage naturel de la mimique  par laquelle  les sourds-muets  des différents pays  et langues  se comprennent entre eux. Cependant, il opine qu’un grand nombre de signes  dont parle Clotet   ne sont-ils pas naturels  mais conventionnels. Mais, pour devenir plus facilement  compris, affirme Chiquirrin  que Clotet  a raison ; Il ne faut pas suivre  la combinaison des mots que nous employons lorsque  nous parlons, mais  ceux  qu’eux  emploient  avec leurs signes : par exemple  ne pas mettre l’adjectif  avant le substantif , ni la négation  avant le verbe. Par après  descend toute une série  d’éléments  des phrases  et paroles. Clotet  tient pas mal en compte  l’ignorant et  comment celui-ci tend à abréger  les phrases. Finalement,  c’est fondamental  devenir enfant  et sourd-muet  afin de les enseigner  ce qu0ils ignorent et comprendre  ce qu’ils ne peuvent  exprimer  à la manière de faire d’une maman  avec le bébé Ceci on le constate , surtout,  lorsqu’il s’agit  de choses abstraites  ou spirituelles ,invisibles ; 2)  Le tout  du premier livre se trouve  dans la première partie  du deuxième.  Il ne suit pas la méthode  d’autres catéchismes  car ce de quoi il s’agit  c’est que le sourd-muet comprenne. D’où qu’il  emploie fréquemment  signes  davantage propres  des sourds-muets  ignorants, au lieu  de signes instruits  plus naturels que  conventionnels. Il se  sert, aussi,  de  feuilles  ou images (sur les sacrements, etc,) employant comme moyen  le  catecismo explicado de Claret.  Et il rappelle  que le catéchiste  à besoin de beaucoup de patience  tout en suivant le rythme  de compréhension  du sourd-muet même si parfois  puisse paraitre  très lent. Par la suite  il mentionne  les vérités chrétiennes  les plus nécessaires et il finit avec quelques prières. Quant à la méthode  catéchétique  dans chaque leçon   met au début du texte  ce dont il va enseigner, par après, chacune de paroles et le signe décrit  avec lequel doit enseigner le concept qu’exprime la parole.  Tous les enseignements  catéchétiques  se réalisent avec le mime. Les gravures  ont-elles  une importance fondamentale  car elles représentent  pour le sourd-muet  les idées  que l’on veut lui communiquer et ceci il ne l’oublie pas.  Il conclut avec  76 gravures et ses contenus essentiels. 3) La première partie  est déjà écrite dans le premier livre. La deuxième  partie  il commence exposant la méthode catéchétique. Suivent  six gravures.  Dans le « Suplemento… » Il recueille  les principales vérités  sorties  du deuxième volume et dans la troisième partie il met  un total de 411 signes. En guise d’exemple  pratique,  Chiquirrin à la p. 124 il met dans la colonne de gauche  le message écrit  en suivant  les règles du langage oral  aussi bien morphologique  que syntaxiquement. À la colonne de droite  il écrit le même message adapté  à la mentalité  et à la syntaxe  de la langue  des signes. Dans l’appendice I, il met  l’ordre dont il faut suivre dans le cas  des adjectifs,  verbes  avec leurs temps, etc. Dans l’appendice II il écrit les affaires  plus  indispensables  qu’il faut apprendre de la doctrine  catholique  comment faut-il les enseigner peu à peu, mot par mot, il recommande  qu’on les prononce très clairement , que l’on fasse de pauses  que l’on ne  dise plus de trois mots, ni mots de plus de cinq syllabes , que l’on fasse de pauses…etc.

Dans l’évaluation finale de l’ouvrage   de Clotet (pp.133-135) Chiquirrin  met en relief : 1) le fait  d’avoir mis  par écrit  son enseignement ;2) l’amour de Clotet  envers  les sourds, spécialement  les ignorants, ce qui est digne  d’un champion d’apostolat ;3) Clotet  montre  une connaissance  authentique des caractéristiques  et possibilités  des élèves ; 4)  L’emploi de gravures  d’appui  et même  la  mise en scène  des actions ;5) sa grande emphase  sur l’accomplissement  des commandements  et la recours aux sacrements, avec  un certain manque  de présentation de récits historiques de Jésus , ses paraboles… une limitation très typique  de ce temps-là ; 6) il montre  une grande connaissance  de ce l’on appelle mimique et sa structure syntaxique ; 7)un grand ingénie  sur le fait de  savoir communiquer  avec les sourds-muets ; 8) une grande confiance  aux capacités  du sourd ; 9) la liste de mots employés  dans le catéchisme est de 240 /dans le deuxième livre  ils étaient 412) ; 10) il n’y trouve pas  une méthodologie selon les âges;11) il finit avec  un grand éloge de Clotet : celui qui pourrait croire que suivant  mécaniquement  cette forme   de catéchèse  réussirait sans plus de bons résultats, se tromperait ; il existe quelque chose  plus nécessaire qu’on ne peut pas suppléer : l’amour, la patience , foi, adaptation aux conditions de l’élève…,conditions et attitudes dont Clotet possédait  au grade superlatif.

En conclusion  il s’agit d’un ouvrage celui de Chiquirrin  intéressant et pratique concernant une première  information sur le sujet si bien  la méthodologie  suivie  par l’auteur  n’est pas toujours totalement claire et complète.

J. Rovira, C.M.F.