« Aimer ceux qui nous favorisent, servent et consolent c’est chose facile et qui n’exige aucune vertu; mais, aimer, servir et caresser ceux qui nous offensent et sont dérangeants, sans autre motif que celui d’être agréable à Dieu, c’est un amour vraiment surnaturel; ça c’est les aimer en Dieu et seulement pour Dieu, affirme Saint François de Sales. »(Lettre Ascétique… au président d’un des chœurs de l’Académie de Saint Michel. Barcelone 1862, p. 9).

PARDON DES ENNEMIS

Normalement nous considérons amis ceux qui nous veulent du bien, parce qu’ils parlent bien de nous ou parce qu’ils nous aident. Qui n’est pas reconnaissant et plein de bonté avec celui qui te favorise ou te rend un service? Ça, comme aimer ceux qui t’aiment, saluer tes amis, le font même les païens, affirme Jésus.

Et d’autre part, Il nous semble tout à fait normal que celui qui commet un délit paye, et qu’il paye à la mesure proportionnelle du dommage causé. C’est «l’œil pour œil et dent pour dent». C’est le juste, selon la justice humaine. Même qu’elle peut devenir la manière d’empêcher que la réponse au mal déchaine une vengeance disproportionnée et cause plus de mal que celui qu’on essaie de combattre.

L’enseignement de Jésus va plus loin. Il dit à ses disciples: « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,44). Mais, est-ce possible? Comment puis-je ressentir de la sympathie pour mon ennemi, comment puis-je aimer ceux qui m’ont fait du tort, comment puis-je contrôler mes sentiments face à celui qui me blesse ou face à celui qui m’a ruiné la vie? Jésus ne parle pas de sentiments d’amour, mais d’amour véritable. C’est-à-dire, fais toujours le bien, même à ton ennemi, parce que ce qui est bon pour lui c’est bon pour toi également. Si ton ennemi est un méchant qui t’a fait du mal, ne sois pas comme lui, en faisant aussi le mal. Tu deviendrais comme lui, tu abdiquerais de l’amour, tu perdrais ta dignité aux dépens de la haine ou du ressentiment, tu empoisonnerais ton cœur.

C’est le comportement de Dieu, qui fait pleuvoir sur des justes et des pécheurs, qui aime tout le monde parce que tout homme est son fils. Dieu ne peut pas faire le mal à celui qui ne l’aime pas, il ne détruit pas celui qui le méprise, parce qu’Il est Père. C’est ce que Jésus non seulement prêche-t-il, mais Il vit et il exprime au moment crucial de sa mort: Il pardonne, aime, donne la vie pour tous, même pour ses bourreaux.

As-tu pensé quelque fois à l’une ou l’autre réaction face à celui qui t’a porté préjudice ou continue dans la même voie? T’es-tu mis à son niveau lui rendant le mal par le mal?