“Nous devons avoir un cœur de mère envers notre prochain. Une tendre mère que fait-elle pour son enfant? Elle lui donne à manger, l’habille et l’éduque; Elle le préserve des chutes et de n’importe quel mal. Si elle le voit en danger, elle l’avertit, elle ne s’éloigne pas de lui; si elle le voit tombé, elle le lève; si malade, elle prend soin de lui; elle pleure, elle prie, elle fait des vœux afin qu’il se rétablisse. De même doit pratiquer celui possédant du zèle envers son prochain.” (L’egoismo vinto. Rome, 1869, p. 69. Retraduit dans EE p. 423).

AVOIR UN CŒUR DE MÈRE

Nous savons, comment, pendant que les religions en général identifient la femme avec la terre, la Bible l’identifie plutôt avec la vie. La femme est la mère de tous les vivants. Transmettre la vie. Ceci signifie « avoir cœur de mère ». Et ceci, parfois, comporte en soi de la souffrance: À la mère lui font mal les blessures de leurs enfants. Voila pourquoi, Claret en parlant de son sentiment maternel, il ne pouvait pas moins que se contempler dans les deux figures par antonomase: Marie et l’Église. Ce sont les deux figures auxquelles un prêtre, ou n’importe qui prétend annoncer la bonne nouvelle, doit imiter.

Parlant du zèle du prêtre, dans ses Notas Espirituales (Cf .AEC p.757), Claret énumère les vertus d’une mère envers son enfant avec grande tendresse: elle l’enseigne à parler, marcher, elle l’éduque et forme le cœur;elle nourrit, habille, lave, veille sur son enfant; attire l’attention et l’amour du père envers son enfants, elle ne faiblit pas, elle est le martyre de la famille; elle le porte neuf mois dans son sein et après dans son cœur…

Et il finit en disant: »Un bon prêtre doit avoir toutes les propriétés d’une mère. Malheur celui qu’il ne les possède pas. qu’il ne pourra pas s’appeler mère, mais marâtre, mauvaise mère, mauvais prêtre! ».

Vertus que l’on pourrait appliquer à n’importe qui pense avoir du zèle envers son prochain. Mais, il existe quelque chose de plus, et Claret la découvre et la met en pratique: une bonne mère sait écouter son enfant. Ce trait maternel, cette admiration contemplative que Marie, par exemple, avait envers son Fils, devrait devenir une note caractéristique de la maternité de l’Église et également de nous, étant ses enfants. Écouter, entendre, syntoniser, partager, compatir… ce sont des verbes que faudrait conjuguer plus fréquemment dans notre vocabulaire chrétien.